Amélie Scotta
Née en 1983 à Nantes.
Site web : www.ameliescotta.com
Amélie Scotta
Née en 1983 à Nantes.
LAURÉATE CARRÉ SUR SEINE 2020
L’Œuvre d’Amélie Scotta se compose essentiellement de dessins au graphite réalisés sur des rouleaux de papier ou des grands formats, demandant un long temps de réalisation et une discipline minutieuse. Amélie Scotta a mené son travail autour de l’architecture et de l’urbanisme et se définit elle-même « par un ensemble de lieux ».
La perception des espaces et de leur construction est liée pour chacun à une expérience et une impression dont on ne saisit pas nettement le cadre spatio-temporel. Amélie Scotta cherche à faire jaillir des bâtiments l’individualité, le poids de la société et les inégalités afférentes (Quechuas, 2020).
Ses dessins confrontent la monumentalité des bâtiments et les détails de leur construction comme un rappel de la masse humaine des villes pesant sur chacun de ses habitants (Les monades, 2015, Volumen, 2018). L’architecture urbaine fait se côtoyer la démesure humaine et la prolifération des petits espaces où les vies individuelles se jouent derrière les rideaux, rythmées par une dynamique dont on ne sait plus si l’Homme en est resté le maître ou en est devenu l’automate (Centrale, 2017, Windows, 2020). Amélie Scotta, grande voyageuse, célèbre également le génie architectural, la grandeur de l’imaginaire et de l’ambition de l’Homme (Towers, 2018).
LA CASA
– exposition-événement des lauréats du Prix Carré sur Seine, du 3 au 24 février 2023 –
C’est un tube métallique qui fait office de valise et d’étui au dessin-collage qui inventorie ses sources collectées en ville (drapé de bâche, grillage, treillis, fenêtre). Dans l’échantillonnage de motifs et de matières reproduits aux crayons, Amélie Scotta opère un raccourci visuel entre la planche d’anatomie et la variété des produits usinés pour le bâtiment. Une « accumulation hasardeuse », selon elle, symbole de la mutation permanente de la cité. La mise en abîme de notre place dans ces éléments.
Ses relevés précis, minutieux, comme si elle répétait un pan de façade urbaine ou un élément de chantier sur des supports quasi infinis, offrent une vision saisissante et kafkaïenne de nos villes. Elle dit être « méthodique », j’ajouterais qu’elle « ambiance » les sites. Elle emprisonne le ciel et l’échelle asphyxiante des lieux en enroulant le dessin sur lui-même, à l’instar du rouleau de scotch ou de la bobine d’étiquettes. Cela évoque autant nos espaces de vie miniaturisés que le moyen de les enfermer pour s’en échapper.
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