Yann Bagot, Le souffle du sol • Lundi 14 Mars
Lundi 14 Mars 2022 — 19h00
Écoutez
Voir
Carré Sur Seine
Carré Belle-Feuille
60, rue de la Belle Feuille
Boulogne-Billancourt
Yann Bagot
Claire Fahys
Macha Pangilinan
Lundi 14 Mars 2022 — 19h00
Écoutez Voir
Carré Sur Seine
Carré Belle-Feuille
60, rue de la Belle Feuille
Boulogne-Billancourt
Pluridisciplinaire
Fidèle à sa vocation de promotion de la création contemporaine, animée par la volonté de sensibiliser le public aux arts visuels et d’encourager l’émergence de nouveaux collectionneurs, l’association Carré sur Seine poursuit les cycles Écoutez-Voir.
Nous sommes heureuses de vous retrouver pour ce nouveau cycle mensuel, de novembre 2021 à avril 2022 à Boulogne-Billancourt !
Chaque mois, à Boulogne-Billancourt ou en visioconférence, ces rencontres-projections avec les artistes d’aujourd’hui sont des moments de partage inédits. Écoutez-Voir est l’occasion d’approcher de manière originale le travail des artistes, percer les secrets de leur démarche et interroger les éléments de leur œuvre.
Toutes les disciplines artistiques sont abordées, de la peinture à la vidéo en passant par la sculpture, les installations ou bien la photographie. Une occasion de choix pour l’investigation artistique, de vrais instants de partage et de dialogue entre artistes, collectionneurs et membres de Carré sur Seine !
A l’issue du cycle de conférence, le Jury du Prix Ecoutez-Voir, composé des membres adhérents de Carré sur Seine, choisira un artiste lauréat qui recevra le Prix Ecoutez-Voir, accompagné d’une dotation de 2 000 euros.
Trois artistes à l’honneur ce lundi 14 mars 2022
Yann Bagot – Dessin
Claire Fahys– Peinture
Macha Pangilinan– Peinture
19h00 : Accueil autour d’un verre
19h30 : Projection Écoutez-Voir
20h30 : Rencontre avec les artistes
Cliquez ici pour réserver votre place !
Yann Bagot
-dessin-
Yann Bagot développe une pratique de dessin à partir d’expériences in situ au contact de la nature. Au cours de résidences immersives sur le littoral, en forêt, en montagne, il cherche à faire corps avec le lieu, à vivre l’intensité de l’instant.
Mis à l’épreuve des terrains, ses dessins explorent les réactions entre l’encre de chine, l’eau et le sel sur le papier. Dessiner au plus près de la marée montante, à la nuit tombante, sous la pluie, plonger les dessins dans la mer ou sous une cascade : les contraintes du plein air activent des choix radicaux, les mouvements naturels font irruption dans les œuvres et bouleversent les tracés. En un échange symbiotique, l’encre et le papier figent leur empreinte aléatoire et fugitive.
Des séries de dessins d’observation cherchent à rendre présente la nature vécue : roches, arbres, flots. Façonnées dans l’eau de mer, d’autres séries se relient à l’obscurité des frontières aquatiques, composent un visage du lointain et de l’inaccessible : glaciers, eaux souterraines, abysses. Réalisées au sol de l’atelier, des séries de grands formats tentent de restituer l’ampleur immersive et l’intensité physique des éléments naturels.
Yann Bagot présente ses œuvres lors d’expositions personnelles ou collectives en France, en Europe et en Asie. En dialogue avec l’identité des territoires qui l’accueillent en résidence, ses dessins se rassemblent en installations dans des lieux où l’activité humaine a traversé l’Histoire : une crypte mérovingienne, une forge médiévale, un abri de la Première Guerre mondiale, une fontaine ou encore un sémaphore.
Il se consacre également à la gravure, à la création de livres d’artistes et collabore régulièrement avec des musiciens et des auteurs contemporains. Parallèlement à ses créations personnelles, il dessine au sein du collectif d’artistes Ensaders avec lequel il participe à des performances, des expositions et conduit des workshops de dessin.
Claire Fahys
-peinture-
Depuis plus de 15 ans je développe un travail centré sur la pratique de la peinture. L’ensemble de mes recherches gravite autour d’une idée essentielle: le paysage.
C’est à travers la peinture de paysage que nous pouvons saisir les diverses formes qu’a pris notre sentiment de la nature, de notre environnement, de notre histoire ou de notre intimité. Qu’il soit mental, imaginaire ou documenté d’après des espaces réels, c’est un moyen pour moi de manifester un état de conscience et d’exprimer une vision actuelle liée au contexte dans lequel j’évolue.
Fascinée par les questions philosophiques et spirituelles allant du transcendantalisme aux idées de Matthew B. Crawford, je me réfère volontiers à des courants artistiques tels que le symbolisme ou le réalisme magique.
La dimension autobiographique dans mon travail est une grande source d’inspiration. J’ai beaucoup vécu à l’étranger et l’origine de la série de peintures présentée ici est d’ailleurs mexicaine.
J’ai décidé de me confronter au médium de la peinture en réalisant principalement de grands formats, ce qui non seulement contraste fortement avec l’ intimité des sujets, mais aussi permet, lorsque l’on se trouve en face, de plonger entièrement, presque physiquement dans l’espace du tableau.
A l’aide de la couleur, de ses variations je cherche à capturer ou restituer une atmosphère avec ses subtilités, ses ambiguïtés, en ne donnant que quelques pistes au spectateur pour que lui-même puisse s’investir dans l’oeuvre. On ne doit pas tout expliquer sans délai, l’illusion ou l’inachevé font appel à l’imagination.
Macha Pangilinan
-peinture-
La recherche de Macha Pangilinan gravite principalement autour du corps et de sa représentation sensuelle dans différents environnements dramatiques. Macha Pangilinan, artiste russo-philippine, est diplômée de Beaux-Arts de Moscou.
Cette formation, purement académique, lui a permis de renverser les codes d’objectivation des femmes dans l’histoire de l’art en utilisant le langage de la peinture classique et figurative, contribuant ainsi à la réécriture de ces images iconiques.
En particulier, le concept du female gaze, qui se manifeste par l’objectivation du corps masculin, joue un rôle très important dans la pratique de l’artiste qui a grandi dans une société russe traditionaliste et patriarcale.
La nudité masculine, dans ses œuvres, rend les hommes exposés et vulnérables, dans leur sensualité et leur beauté. Le regard féminin est posé sur l’homme de la même manière que le regard masculin est d’ordinaire posé sur le corps féminin.
Travailler dans un contexte multiculturel, inspirant et vivant, comme celui de Paris lui a également permis de créer son propre système symbolique artistique, en construisant dans ses œuvres sa propre mythologie. Son univers est un rêve surréaliste, rempli de couleurs néon, de trous noirs et de personnages troublants.
Les êtres qui peuplent ses œuvres viennent de notre monde, mais ils renaissent en entrant dans la surface de ses œuvres au bord de la piscine. Cette dernière, élément récurrent dans son travail, devient un centre scénographique et le lien entre les deux mondes. C’est le lieu magique de la transformation, un vide, un trou noir. Elle s’emploie à développer une relation intime, faite de perceptions.
Pour ce faire, elle se doit de toujours être en recherche, menant pour ainsi dire une investigation phénoménologique.
Selon elle, pour être artiste, il est nécessaire de trouver le moyen d’être observateur distant, presque à la façon d’un scientifique. C’est pour cela que l’on parle d’investigation, parce que Macha Pangilinan est en quête récurrente de cette distanciation qui permet de goûter au réel différemment, hors du cadre émoussé de l’habitude.
L’objectif de son travail est de rendre l’imaginaire réel, c’est-à-dire d’en faire un objet, une œuvre, pour préserver son rapport à ce sujet.
Message personnel de l’artiste Macha Pangilinan :
Je condamne le gouvernement totalitaire de Vladimir Poutine et sa politique qui met en danger le monde entier. L’agression injustifiée envers l’Ukraine est une honte cuisante pour beaucoup de russes. Je suis fière d’être porteuse de la véritable culture russe, une culture d’espoir et de résilience.
Macha Pangilinan