Dans la cantine en inox achetée au marché de Kaboul, Sandra Calligaro a choisi les objets qui témoignent de ses mouvements au quotidien au cours des quinze années passées en Afghanistan à sillonner le pays. Burqua, mini drapeau taliban, dictionnaires de poches, filet en cuir pour son cheval mais aussi petits chaussons pour son fils à naître… Aux objets, elle joint des photos qui montrent un Afghanistan tourmenté mais aussi le choc actuel entre les rêves envolés des urbains cosmopolites et la fin de la clandestinité pour les djihadistes. Elle complète son dispositif avec une création sonore de Julie Rousse…

Elle opère un virage à 180° à la fin de ses études d’art en voulant réaliser son rêve d’adolescente : devenir reporter de guerre. Suivant le conseil d’un ami journaliste, celui de commencer par l’Afghanistan, elle ne photographiera presque jamais la guerre directement mais documentera la transformation de la société afghane de l’intérieur comme de l’extérieur : consommateurs d’héroïne, réfugiés et exilés, émancipation des citadins sous la manne des financements américains et dernièrement la vie depuis le retour des Talibans.