Michel Jocaille est un enfant des Cultural Studies. Passé par l’École Supérieure d’Art du Nord-Pas de Calais à Tourcoing avant de s’installer à Paris, son travail emprunte autant à la culture populaire — avec des références issues de la télé-réalité par exemple — qu’au savoir « légitime » que représentent les auteurs tels que George Bataille ou Paul B. Préciado. Les œuvres qu’il produit témoignent d’une recherche formelle et théorique visant à brouiller les hiérarchies entre les discours, à renverser les nomenclatures et les représentations imaginaires. C’est ainsi qu’au fil de sculptures, installations et photomontages numériques que l’artiste réalise, se déploie une réfexion sur les systèmes référentiels et autoritaires qui fondent les constructions identitaires. L’identité queer, revendiquée par celles et ceux qui réfutent l’idée que leur genre et leur orientation sexuelle sont déterminés par leur sexe, constitue un point central dans sa pratique. Ses pièces reprennent, à la manière de drag queens, les codes associés à la féminité. Rejouant les stéréotypes et les conventions qui en découlent, elles incarnent une forme de mise en scène et de grandiloquence.